Alors que l’Europe s’apprête à basculer dans l’horreur du second conflit mondial, Heinrich Himmler diligente une mission archéologique en Irak sous la responsabilité de l’officier SS Friedrich Saxhäuser. Lors des fouilles entreprises, ce dernier fait la découverte de ce qui s’apparente être une soucoupe volante. Une découverte si lourde de conséquences qu’elle pourrait bien offrir à ces détenteurs une arme au pouvoir sans précédent leur garantissant la puissance absolue dans ce conflit qui se prépare. Stéphane Przybylski, auteur d’ouvrages militaires et historiques — La Campagne de 1870, distingué par le prix de l’Académie de Stanislas —nous livre sa Tétralogie des Origines, fresque romanesque dont la véracité historique le dispute à l’ésotérisme himmlérien. Digne héritière des Aventuriers de l’Arche perdue, cette saga disponible aux éditions Le Bélial’ nous entraîne avec maestria dans les méandres des complots occultistes et ufologiques sur fond de seconde guerre mondiale.
Infos pratiques
Tome 1 : Le Château des Millions d’Années
Tome 2 : Le Marteau de Thor
Tome 3 : Club Uranium
Tome 4 : Le Crépuscule des dieux
Stéphane Przybylski
France
Aurélien Police
Le Bélial’
Inédit
Tome 1 : 2015
Tome 2 : 2015
Tome 3 : 2016
Tome 4 : 2017
Tome 1 : 368 pages
Tome 2 : 480 pages
Tome 3 : 624 pages
Tome 4 : 480 pages
Moyen Format
Tome 1 : 20,00 euros
Tome 2 : 20,00 euros
Tome 3 : 22,00 euros
Tome 4 : 20,00 euros
Tome 1 : 978-2-84344-132-5
Tome 2 : 978-2-84344-138-7
Tome 3 : 978-2-84344-903-1
Tome 4 : 978-2-84344-926-0
© Éditions Le Bélial, 2015, 2016, 2017 – © Stéphane Przybylski, 2015, 2016, 2017 – © Illustrations de couverture Aurélien Police, 2015, 2016, 2017
Prix Révélations Futuriales 2016 pour Le Château des Millions d’Années
La Tétralogie
des Origines
des Origines
Stéphane Przybylski
Éditions Le Bélial
Chronique réalisée par Frank Brénugat
Récit d’espionnage et archéologie interdite
États-Unis, Europe, Moyen-Orient et Amérique du Sud /Des années 30 à nos jours
Uchronie ufologique
HISTOIRE
Nous sommes en Europe, à la fin des années trente, et le monde s’apprête à basculer dans la folie meurtrière de la Seconde Guerre mondiale. Alors que les états-majors fourbissent leurs armes en préparation de l’inéluctable conflit à venir, une autre bataille se prépare sur un tout autre terrain. Himmler et son obsession de l’occultisme ont emmené l’Ahnenerbe — institut de recherches pluridisciplinaire nazi créé par ce dernier et chargé de prouver la validité des thèses nazies sur la supériorité raciale des Aryens — à enquêter dans la région kurde de l’Irak, laquelle a permis la découverte d’artefacts pouvant bien offrir à l’Allemagne la supériorité militaire absolue. Le principal artefact n’est rien de moins qu’un astronef, abattu lors d’une escarmouche engagée par les hommes de Saxhäuser dans la vallée d’un affluent du Tigre, la vallée du Petit Zab, en juillet 39. Revenu sur le sol allemand alors que le conflit vient de s’engager entre les nations européennes, l’officier SS est mandaté pour organiser la logistique en vue de faire rapatrier en Allemagne cette arme potentielle afin que la Heereswaffenamt — bureau central pour le développement technique et la production d’armes de l’armée de Terre —puisse en faire l’étude adéquate et en retirer les informations susceptibles de garantir au Reich sa suprématie absolue sur ses adversaires. Une telle opération cependant ne saurait manquer d’obstacles : obstacles externes (lancer une telle opération sur un territoire appartenant à la Couronne britannique), mais aussi internes (l’âpre concurrence entre les différents services de renseignements allemands). Il faudra non seulement à Saxhäuser lutter contre les forces de Sa Majesté d’Angleterre en territoire kurde, mais il lui faudra par ailleurs se confronter à d’autres ennemis de l’Alliance, les Américains ayant eu vent de l’Affaire. Ces derniers, souhaitant jouer le premier rôle dans cette lutte acharnée et aux aboutissants incertains, décident alors de fonder le très sélectif et secret « Club Uranium ». Non content de devoir faire face àcette belle brochette d’adversaires, notre officier SS devra qui plus est lutter contre un tout autre ennemi, et non des moindres, à savoir lui-même. En effet, si le jeune soldat qu’il fut jadis lia son destin à celui d’Hitler lors du putsch manqué de Munch en 1923, les thèses de l’aryanisme hitlérien ne semblent plus résonner avec autant de ferveur qu’auparavant. Celui-ci se détourne des thèses raciales et haineuses du régime nazi dont la logorrhée finit par assourdir sa conscience. A fortiori lorsqu’il fait la rencontre de l’un d’entre eux, ceux venus de l’espace, dont la parole délivrée le presse de revoir certaines de ses priorités. Il apprend de cette entité que ces êtres venus de l’espace sont sur Terre depuis fort longtemps déjà, vivant cachés des hommes dans l’attente du grand jour. Cependant, les humains étant entrés depuis peu dans l’époque moderne et son corollaire de technologies, ces êtres extra-terrestres s’inquiètent de voir les puissances du monde investir le champ de la recherche nucléaire. L’hypothétique et dommageable usage de la bombe pourrait contrarier les plans fomentés à l’égard de notre espèce et des vastes étendues occupées par nos soins. Moult acteurs semblent donc s’intéresser de près à cette découverte faite par les services de l’Ahnenerbe. Une course contre la montre s’organise en conséquence dans chaque camp en vue de rapatrier au plus tôt l’astronef et les armes potentielles qu’il renferme. Mais une autre course contre la montre s’organise également du côté de cette race venue d’ailleurs et dont les enjeux s’avèrent d’une tout autre ampleur… Au milieu, un homme, Saxhäuser dont les états d’âme, la combativité remarquable et cette relation privilégiée entretenue avec l’un de ces êtres ne manqueront pas de déterminer l’issue de cette lutte aux enjeux terrifiants qui se dessine en cette période de nouvelle ère.
THÉMATIQUE
Le mysticisme nazi se porte bien. Assurément. Il suffit pour s’en convaincre de regarder le nombre de productions sur l’ensemble des supports de nos territoires de prédilection pour s’en convaincre. Après le succès planétaire du premier opus de la saga des Indiana Jones Les Aventuriers de l’Arche perdue, le délirant Iron Sky de Timo Vuorensola, les incontournables comics Hellboy du talentueux Mike Mignola ou encore la série très médiatique des Wolfenstein 3D, le roman s’approprie le genre avec un bonheur assuré sous la plume de Stéphane Przybylski. Un bonheur qui se voit conforté par l’incomparable maîtrise documentaire et historique dont fait preuve ce dernier. Certes, le pedigree de celui-ci aide à notre affaire étant entendu que l’auteur a déjà sévi dans le registre historique au travers de plusieurs ouvrages consacrés à la période des guerres napoléoniennes, titres disponibles aux éditions Serpenoise. Àcette maîtrise conceptuelle bienvenue, il conviendra par ailleurs de gratifier La Tétralogie des Origines d’un réel sens de la narration, jouant autant sur les dynamiques de situation que sur des dialogues toujours bien construits. Si la quatrième de couverture nous précise certaines filiations avec des œuvres comme Les Aventuriers de l’Arche perdue, la mythique série X-Files ou encore l’étonnant Matin des magiciens de Pauwels et Bergier, force est de constater qu’elle joue singulièrement sur les deux derniers. Certes, les multiples pérégrinations ne manquent pas d’un volume à un autre, mais nous sommes davantage plongés dans une aventure qui se rattache à la série de Chris Carter qu’aux films de Steven Spielberg. La multiplicité des protagonistes, les théories conspirationnistes, l’imbroglio des situations, le revirement des uns et des autres participent assurément à cette impression, faisant de cette Tétralogie une œuvre qui semble davantage flirter vers le roman d’espionnage que vers l’uchronie proprement dite. Celle-ci se joue finalement à la marge et se montre fort discrète. Disons que le récit relève de l’histoire contrefactuelle, encore appelée approche contrefactuelle, laquelle permet d’aborder de manière originale les problèmes de causalité en Histoire. Il conviendra en effet de souligner que la dimension du mysticisme nazi commence seulement depuis peu à bénéficier de toute l’attention des historiens. Remarquable travail d’imagination de la part de notre auteur que d’user de cette riche matière de l’ésotérisme nazi tout en l’appliquant à une trame historique qui se veut la plus fidèle possible au texte officiel de nos historiens. Àse demander d’ailleurs si la version science-fictionnelle offerte par Przybylski de notre histoire contemporaine ne se confondrait pas avec celle de nos chers cahiers d’écolier, tant l’idée de vérité-correspondance s’avère des plus manifestes ici. Difficile serait l’exercice consistant à infirmer cette hypothétique et surréaliste révision de l’histoire — fantasmée convient-il le rappeler, au grand désespoir de nos éventuels lecteurs complotistes ! Ainsi la formule scolastique médiévale affirmant la conformité de notre pensée aux choses ou du vrai à l’être (adequatio rei et intellectus) prend-elle sens ici. Il sera également fait mention de l’opération Paperclip, initialement appelée opération Overcast, laquelle fut menée à la fin de la guerre par l’état-major de l’armée des États-Unis afin d’exfiltrer et de recruter quelque 1500 scientifiques allemands issus du complexe militaro-industriel de l’Allemagne nazie et de récupérer les données sensibles des armes secrètes du Troisième Reich, opération rendue publique en 1973. Recherche médicale, armes chimiques, psychotropes, missiles balistiques et conquête spatiale s’avérèrent les principales disciplines bénéficiant de ce transfuge de connaissances des vaincus aux vainqueurs. Avec comme figure la plus emblématique de cette opération celle de Wernher von Braun, responsable du programme de recherches sur les fusées de type V1 et V2 puis responsable du Centre de vol spatial Marshall pour développer la fusée Saturn dont le lanceur Saturn V permettra le lancement des missions lunaires du programme Apollo. Przybylski nous invite par l’entremise de cette Tétralogie à découvrir les méandres de l’archéologie interdite, discipline s’exerçant à révéler les incohérences entre les vestiges mis à jour et l’enseignement scolaire prodigué jusqu’alors en matière de civilisations anciennes et d’histoire de l’homme. Belle perspective !
NARRATION
Après des études en communication et en graphisme, Stéphane Przybylskiprend pied au sein d’un groupe de presse spécialisé dans l’histoire militaire. Sa passion à l’égard de cette dernière l’amène à la rédaction de divers ouvrages historiques dont La Campagne de 1870 publiée en 2004 et distinguée par le prix de l’Académie de Stanislas.L’évidence sonne comme une claque : cette passion de l’histoire transpire dans chacun des quatre volumes. De la terminologie lexicale au respect des faits et dates concernant les personnages réels de l’histoire officielle en passant par les relations conflictuelles dues aux enjeux de pouvoir propres à telle ou telle branche de la vaste organisation du régime hitlérien, nous sentons combien le gaillard maîtrise son affaire. L’auteur prend manifestement un sincère plaisir à mettre les nombreux acteurs du second conflit mondial en scène tout comme nous à les voir évoluer au rythme de leurs péripéties. Le lecteur ne manquera pas d’apprécier en ce sens le formidable travail exécuté en amont dont la rigueur et la justesse de ton forcent le respect. Les dialogues sonnent toujours juste et contribuent à cette dynamique de l’histoire, faisant apparaître les nombreuses tensions psychologiques propres au registre du récit d’espionnage. Les personnages témoignent d’une réelle épaisseur psychologique et ressortent grandis d’une telle considération. De facto, une telle prégnance de la forme dialoguée ne peut se construire qu’au détriment des autres figures stylistiques. Sans prétendre vouloir rivaliser avec un certain Pierre Bordage — fabuleux conteur devant l’Éternel — nous aurions néanmoins apprécié quelques passages picturaux et mâtinés de quelques fulgurances. Un parti-pris en opposition avec une certaine dynamique du récit, certes, lequel récit aurait pu toutefois nous offrir quelques belles pages en compensation. Le récit est par ailleurs décomposé entre moult petits chapitres n’excédant pas quelques pages, tous accompagnés de l’indispensable chapeau portant sur le lieu et la date concernant l’action dudit chapitre. Indispensable pour le bon suivi de l’histoire, eu égard aux incessants flash-back que comporte cette Tétralogie. Au lecteur de bien se positionner dans son propre espace mental afin de suivre au mieux les multiples soubresauts d’un récit non linéaire. Rien qui ne puisse toutefois nuire à l’excellente lisibilité de l’ensemble. Passé et présent s’entremêlent joyeusement et concourent de la sorte à dynamiser un récit riche en rebondissements, tout en jetant le trouble chez un lecteur impatient d’en découdre avec une histoire de plus en plus complexe…Chaque tome voit sa conclusion suivie de quelques suppléments apportant une réelle valeur ajoutée à l’ensemble. Nous retrouvons en ce sens un glossaire des plus généreux — et fort utile au demeurant pour les non germanophones —, quelques dates clés de l’histoire officielle, quelques organigrammes et cartes ainsi qu’une bibliographie fort éclairante pour ceux qui souhaiteraient poursuivre leur voyage dans les arcanes mystiques du Troisième Reich. Nous sommes tentés de rajouter à cette dernière quelques titres issus du catalogue des excellentes éditions Camion Noir, savoir Soleil Noir – Cultesaryens, nazisme ésotérique et politiques de l’identité, L’Alliance infernale – Une histoire de l’implication nazie dans l’occulte, Les Nazis et l’occulte – Les Forces obscures libérées par le IIIe Reich, Himmler et l’Ordre Noir – Les Origines occultes de la SS ou encore La Société Thule – Légende, mythe et réalité. Avis aux amateurs qui souhaiteraient par conséquent appréhender l’étonnante complexité du mysticisme nazi, lequel ne cesse d’être recyclé ces derniers temps — pour le meilleur comme pour le pire — sous les bons auspices de nos territoires de prédilection. Concernant notre auteur, ce sera pour le meilleur.
Lecture
Stéphane Przybylski nous gratifie indubitablement d’un récit haletant à la composition rigoureusement soignée. S’appuyant sur une documentation des plus solides, il construit un récit parfaitement cohérent, oscillant sans fausse note entre récit historique et récit imaginaire, au point de rendre ténue la frontière qui les sépare. Àla solidité du récit se rajoutent une brochette de personnages finement dessinés et une intrigue des plus grisantes. Laquelle se rattache davantage à un récit d’espionnage que de fiction spéculative, faut-il le rappeler. L’art de l’ellipse règne en maître ici : s’il est en effet bien question de Petits Gris ou affiliés, force est de constater que ces derniers se montrent fort discrets. Tout comme leurs proches cousins d’ailleurs, dans la cultisme série X-Files. Voiler pour mieux laisser entendre : StéphanePrzybylski et Chris Carter maîtrisent l’un et l’autre les règles du registre fantastique, même si les deux œuvres relèvent substantiellement de la science-fiction. On pourra par ailleurs féliciter notre auteur d’éviter les poncifs ô combien débilitants et désarmants dès lors qu’il s’agit d’aborder la thématique sulfureuse de l’Allemagne nazie et des sbires dont elle s’est réclamée. Les protagonistes nazis échappent ainsi aux caricatures usuelles d’une certaine nomenklatura bien-pensante. Nullement caricaturés et faisant fi des sempiternels traits de dérision ou d’accentuation, ces derniers apparaissent avant tout comme des hommes, de simples hommes, avec leurs faiblesses et leurs forces. Avec toute leur humanité en somme. Humains, trop humains, selon la formule nietzschéenne. Il ne fait aucun doute là-dessus… Même son de cloche concernant les protagonistes d’outre-Atlantique : ces derniers échappent aux traits caricaturaux du héros américain dont se repaissent ad nauseam certaines Majors de l’Oncle Sam… La justesse des traits des uns et des autres participe indéniablement à la réussite de cette entreprise et témoigne en ce sens de la parfaite maîtrise des enjeux narratifs de notre auteur. Les aficionados des uchronies portant sur la Seconde Guerre mondiale ne manqueront pas de faire un parallèle entre La Tétralogie des Origines et cette saga méconnue et à nulle autre pareille : La Trilogie Landig, publiée aux éditions Auda Isarn et comprenant les titres Combat pour Thulé, Le Temps des loups et Les Rebelles de Thulé, laquelle explore également la science-fiction ufologique couplée à l’histoire contrefactuelle. L’œuvre du romancier autrichien Wilhelm Landig se pose toutefois davantage comme une œuvre édifiante que proprement littéraire. Mettant en scène les principaux enjeux de l’ariosophie —doctrine philosophique des nazis mêlant ésotérisme et mysticisme, pangermanisme et aryanisme — avec une rigueur sans faille, cette trilogie a servi et sert encore de creuset pour une nouvelle génération nationale-socialiste pour qui la cause est entendue. Wilhelm Landig, ancien Waffen-SS est en effet connu des mouvements néonazis pour sa création d’un groupe littéraire connu sous le nom de « Groupe Landig » dont la vocation est de faire diffuser les enseignements du néonazisme ésotérique. Une œuvre édifiante à bien des égards — un tantinet subversive et sulfureuse nous en conviendrons —, mais qui mérite néanmoinsd’être mentionnée. Quant à notre Tétralogie des Origines, débarrassé des affres de tout arrière-plan politique et messianique, elle bénéficie du remarquable travail éditorial auxquelles les éditions Le Bélial’ nous familiarisent plus que de coutume. Comment ne pas nous réjouir en effet du soin tout particulier apporté à leurs différentes collections ? En témoignent ici les superbes illustrations de couvertures signées Aurélien Police, une maquette fort réussie et surtout les nombreux appendices justes indispensables. Voilà un récit qui ne manquera pas de faire date dans une histoire de la littérature uchronique déjà bien incarnée. Gageons que celui-ci saura jouir d’une place des plus opportunes et des plus méritées !
Vidéos
Rencontre avec Stéphane Przybylski. Librairie Mollat.
Rencontre avec Stéphane Przybylski. Mirabelle TV Culture.