Jérôme Noirez
Rosewater, bourgade s’étant construite anarchiquement autour d’un gigantesque biodôme abritant une forme de vie extraterrestre est au centre de toutes les attentions. Les Originiens, une lointaine espèce, ont vu leur monde premier disparaître et ont entrepris une colonisation à travers l’espace, sous une forme pour le moins originale. Mais cette colonisation sur Terre ne manquera pas de rencontrer une résistance tout aussi inattendue. Cette singulière trilogie Rosewater est à mettre au compte d’un nouvel auteur britannique sur la scène éditoriale francophone, Tade Thompson, ici publié aux éditions J’ai lu et auréolé du Nommo Awards 2017, Prix de la SF africaine, catégorie Meilleur roman, pour le premier opus. Le sieur s’était déjà fait remarquer tout dernièrement par le Prix Julia Verlanger en 2019 pour Les Meurtres de Molly Southbourne.

Infos pratiques

Tome 1 : Rosewater
Tome 2 : The Rosewater Insurrection
Tome 3 : The Rosewater Redemption

Tome 1 : Rosewater
Tome 2 : Rosewater : Insurrection
Tome 3 : Rosewater : Rédemption

Tade Thompson

Angleterre

Henry-Luc Planchat

D’après Ernst Haeckel — Studio de création J’ai lu

J’ai lu

Nouveaux Millénaires

3 tomes, 1218 pages

Tome 1 : 2019
Tome 2 : 2019
Tome 3 : 2020

Inédit

Tome 1 : 384 pages
Tome 2 : 418 pages
Tome 3 : 416 pages

Moyen Format

Tome 1 : 19,00 euros
Tome 2 : 21,00 euros
Tome 3 : 21,00 euros

Tome 1 : 978-2290174197
Tome 2 : 978-2290174234
Tome 3 : 978-2290174241

© Éditions J’ai lu, 2019, 2020
© Tade Thompson, 2018, 2019

Prix Nommo Awards 2017 pour Rosewater, Catégorie Meilleur roman

Trilogie Rosewater

Tade Thompson

Éditions J’ai lu

Chronique réalisée par Frank Brénugat

NOTRE ÉVALUATION

Histoire
Écriture
Personnages
TRILOGIE ROSEWATER

HISTOIRE

C’est en 2012 qu’une forme extraterrestre fait son apparition dans la ville de Londres. Mais celui-ci à la taille de Hyde Park et se développe dans le sol, se déplaçant à travers la croûte terrestre. Point de vaisseau spatial, mais un gigantesque rocher contenant une créature intelligente non moins colossale. Surnommée Armoise par un journaliste de la BBC, manifestement influencé par la Bible, cette forme de vie ne semble toutefois pas être la première de son espèce à parvenir sur Terre, mais la troisième. La première arriva le 12 janvier 1975 à Lagos, au Nigeria. Cette masse amiboïde constituée de matière organique extraterrestre se répandit dans le sol et survécut cent six jours avant de péricliter et de mourir. Le deuxième s’écrasa à Hyde Park, dévastant Londres. Trois autres atterrissages ont également eu lieu sur le territoire étatsunien. Mais c’est au Nigeria que se déroule notre histoire, et plus précisément dans la petite ville de Rosewater, laquelle s’est développée de façon anarchique autour d’un gigantesque biodôme, renfermant lui aussi une créature intelligente venue de l’espace. Le dôme mesure une soixantaine de mètres pour un diamètre de cinquante kilomètres. Armoise est enfoui dans le sol et s’enfonce toujours plus profondément, se déplaçant avec la croûte terrestre en se calquant sur les glissements des plaques tectoniques. Il enserre en son sein des Terriens pris au piège, lesquels semblent toutefois tirer avantage de cet état captif. Armoise protège et nourrit tout ce petit monde bien à l’abri des affres du chaos extérieur. Les habitants y font l’étrange expérience de se confondre avec la matérialité végétale de leur protecteur. En témoignent les vêtements de cellulose dont ils s’affublent ou encore les tatouages vivants se glissant sous leur peau. Une fois l’an, le biodôme s’ouvre et la xénosphère qu’elle renferme permet aux humains aux abords de ce dernier de voir maladies et autres pathologies disparaître miraculeusement. D’où la prolifération de toute une frange de la population qui se développe anarchiquement autour de Rosewater, devenue une véritable cour des miracles. Afin de s’enquérir des intentions de ces envahisseurs, dont on ignore pour alors leur potentiel caractère de dangerosité, la Section 45, ou S45 — obscur service de renseignement du gouvernement nigérian — engage Kaaro, de l’ethnie des Yoruba. Auparavant dénicheur ou cambrioleur furtif, le voilà maintenant chargé des basses besognes pour cette dernière. Si Kaaro se montre l’élément clé de ce service, c’est en raison d’une singularité développée avec l’apparition de ces organismes extraterrestres. Kaaro a en effet le don de pouvoir pénétrer dans la xénosphère et ainsi d’accéder aux moindres recoins de l’esprit des personnes visitées. Ces dernières peuvent à leur tour aussi lire dans l’esprit du visiteur, mais d’une façon moins incisive. Rentrer dans la xénosphère suppose pour le réceptif de devoir changer son état mental. Ce dernier s’immerge alors dans un champ psychique, lequel représente un champ mental particulièrement instable. Les idées jaillissent alors en faisceau et non de manière habituellement linéaire. Il lui est alors possible de survoler le monde, par l’intermédiaire d’un avatar que le réceptif aura décidé d’incarner. Kaaro n’est toutefois pas le seul réceptif, ou médium, pouvant développer de telles aptitudes. Toutefois, ses congénères ont une fâcheuse tendance à décéder. Un mal inconnu décime immanquablement ces derniers, une façon, peut-être, de parvenir à l’élimination totale des réceptifs, danger potentiel pour les envahisseurs venus des confins de l’espace. Armoise diffuse dans toute la biosphère des macro-organismes et des micro-organismes, lesquels visent manifestement à coloniser la Terre. Faut-il y voir les prémisses à une invasion à plus grande échelle ? Et quelles ressources les Humains trouveront-ils pour faire face à cette disparition programmée ?

THÉMATIQUE

Assurément, Tade Thompson use avec brio des possibilités offertes par les découvertes portant sur le monde fascinant des végétaux. La colonisation de notre habitat et le remplacement de ces principaux habitants proposés à la lecture se montrent des plus séduisants. Thompson nous renseigne ainsi que depuis des siècles déjà, l’atmosphère terrienne est saturée de xénoformes. Macro-organismes et micro-organismes sont à l’œuvre en vue de préparer la transposition du peuple envahisseur — les Originiens — en remplacement du nôtre. On y apprend que les macro-organismes présentent les mêmes caractéristiques générales que ceux de la faune et de la flore terrestre. En revanche, les micro-organismes diffèrent en ce qu’ils semblent posséder à la fois les mêmes attributs des cellules végétales et animales. Ces derniers ont en commun avec les cellules-souches humaines de pouvoir s’adapter à bon nombre de fonctions. Une telle aptitude permet ainsi à leur hôte par exemple de bénéficier de leur effet curatif, en remplaçant les cellules endommagées « sans déclencher des réactions immunitaires de type I ou de type II. » « L’imitation de l’ostéoblaste entraîne la réparation des fractures, mais aussi la sécrétion de macrostructures aussi solides que celles des os humains et impossibles à différencier de celles-ci. » De telles possibilités laissent naturellement entrevoir un champ des possibles considérable, à commencer par la résurrection des morts lorsque ces derniers ont été soumis au pouvoir d’Armoise lors de la cérémonie de l’Ouverture. Les xénoformes constituent donc la xénosphère, laquelle est un lien psychique permettant à certains humains d’entrer en contact avec cette forme extraterrestre. Ce lien est constitué de « filaments fongiques et de neurotransmetteurs extraterrestres. » Baptisée Ascomycetes xenosphericus, elle se développe dans tout l’environnement terrestre. « Ces filaments fragiles sont trop petits pour être décelés à l’œil nu, mais ils entretiennent de nombreux liens avec les champignons que l’on retrouve naturellement sur la peau humaine. Ils sont attirés par les terminaisons nerveuses et accèdent rapidement au système nerveux central. Tous ceux qui sont liés à ce réseau de xénoformes, à cette xénosphère, lui envoient constamment et passivement des informations sans même le savoir. Un esprit universel auquel seuls des gens comme vous peuvent accéder. » Les capacités ultra-sensorielles de certains humains à entrer en communication avec cette xénosphère fonctionnent d’ailleurs bien mieux en milieu extérieur que dans les endroits clos. Seuls ces réceptifs — ou extrapolateurs quantiques — possèdent les aptitudes permettant de manipuler cette xénosphère. Un pour cent seulement des êtres humains a développé la capacité d’accéder au réseau d’information, de lire dans les pensées, voire dans l’avenir. Intéressant pour qui souhaite avoir un accès partiel aux banques de données des envahisseurs. Parmi les hypothèses avancées concernant ce pouvoir, on met en avant une infection épidermique inconnue, autorisant une action de contrôle relatif sur la structure d’Ascomycetes xenosphericus. S’enduire d’une crème antifongique sur la peau permet de supprimer momentanément ces capacités extrasensorielles, par la destruction des xénoformes. « Ce que nous appelons la xénosphère est plus vaste que nous le pensons. Nous n’utilisons que la mince couche périphérique qui nous connecte aux personnes présentes dans notre environnement immédiat. Vous savez quelle est la relation entre la photosynthèse et la physique quantique ? Le réseau des xénoformes se répand à travers l’atmosphère de la Terre, mais pas seulement dans notre présent. Il s’étend également dans le passé et dans l’avenir, et dans des versions parallèles de notre planète. On peut facilement s’y perdre. » Lecture des plus inventives pour rendre compte de cette singulière sélection naturelle.

NARRATION

Le premier tome met en avant Kaaro, protagoniste fort réussi. Il est le point fort de ce dernier, et nous suivons ses tribulations au sein du S45, officine gouvernementale chargée des basses besognes. Nous suivons également son parcours personnel, avec son cortège sentimental, familial et existentiel. Nous le suivons au travers de différentes époques, alternant scènes présentes et scènes passées dont la chronologie se rapproche de chapitre en chapitre du présent. Ces allers-retours nous permettent ainsi de bien saisir la personnalité complexe de Kaaro, ses changements, ses errances d’antan et ses prises de position actuelles. Toutefois, un tel choix narratif n’est pas sans risque : celui de faire perdre en route un lecteur parfois embrouillé dans ce jeu de piste des plus labyrinthiques. Une telle narration aussi éclatée ne sera pas au goût de tous, engendrant parfois une certaine confusion. Si ce jeu des allers-retours brille par son absence dans le deuxième opus, ce dernier se voit remplacer par une multitude de personnages dont il faudra suivre les péripéties et recoupements d’un chapitre à un autre, au risque, là aussi, d’offrir une narration quelque peu décousue. Fort heureusement, les chapitres étant courts, ces mêmes recoupements ne tardent guère à apparaître et à donner une intelligibilité au corpus et quelques prémisses de résolution. On pourra également reprocher au cycle une tendance à abuser de l’ellipse. Rien de compromettant en soi, mais cette inclination en faveur de l’ellipse, additionnée aux nombreux allers-retours, contribue un peu plus encore à brouiller la lisibilité de l’intrigue. Abandonnant ces allers-retours au deuxième tome, au profit d’une narration plus linéaire, l’auteur se concentre sur les enjeux en cours en cette année 2066. Au profit d’une intrigue qui gagne manifestement en densité et en lisibilité. Laquelle intrigue, justement, se montre des plus captivantes. Les missions commanditées pour Kaaro prennent tout leur sens dans cet univers science-fictionnel où se joue rien de moins que l’avenir de l’humanité. Récit haletant, aux intrigues particulièrement bien ficelées, c’est par le truchement de ce personnage haut en couleur que se dévoilent les enjeux majeurs du récit. Nous retrouvons cette même aptitude à associer petite et grande histoire au travers des autres opus. En ce sens, nous ne pouvons qu’apprécier la maîtrise narrative et scénique, indépendamment des quelques maladresses formelles déjà évoquées. Une intrigue dont les questionnements invitent le lecteur à s’interroger sur le sens de l’évolution. Une façon des plus convaincantes de nous rappeler les étranges chemins que le vivant parcourt en vue d’optimiser ses chances de survie au sein de ce maelstrom d’espèces toutes plus bigarrées les unes que les autres. La sélection naturelle du bon vieux Charles poussée dans ses derniers retranchements. Et d’apprendre que la xénoforme a ainsi pour propriété de se modifier et d’étendre ses pseudopodes à la manière d’une amibe, se déplaçant vers la peau et s’étalant sur l’épiderme en maintenant la connexion avec le neurone. Cette dernière établie, la xénoforme cherche d’autres congénères en vue de partager les données préalablement recueillies et d’instituer ainsi un véritable réseau. Ainsi, les envahisseurs récupèrent-ils de multiples données dans l’atmosphère, grâce au réseau de cellules artificielles interconnectées, les xénoformes. Puis, ils répandent ces dernières sur toute la surface de la Terre afin d’instaurer un réseau mental appelé xénosphère. Une belle mécanique habilement retransmise par l’auteur, lors de quelques rares passages explicatifs, lesquels n’ont rien de laborieux au demeurant et ne viennent jamais ralentir le bon déroulement de l’intrigue, laquelle se fait essentiellement jour au travers d’un récit fortement dialogué et non dénué de quelques rappels de cours plutôt bien sentis. En témoigne ce passage : « Durant toute l’histoire de votre planète, des organismes en ont avalé d’autres. Votre existence même en est la preuve. Vous êtes seulement ici parce qu’une bactérie en a dévoré une autre. Ce que vous appelez un “être humain” est un milieu de culture mobile pour des bactéries. Il y a davantage de cellules bactériennes que de cellules réellement humaines dans votre corps. Alors, ne résistez pas, ne paniquez pas. Cela ne sera pas douloureux, nous vous faciliterons la transition. Vous gaspillez votre humanité, vous dilapidez votre semence, vous dissipez votre ADN. Quel gâchis ! Fondamentalement, vous serez toujours les mêmes. Vous aurez la même apparence. Et qui sait ? Vous pourrez peut-être conserver en partie votre conscience. Seulement, vous ne serez plus aux commandes. Devenez moi. Ensuite, devenez nous. »

Lecture

Tade Thompson est un nouveau venu sur la scène éditoriale francophone. Cet auteur britannique, né à Londres de parents yorubas, a vécu plus d’une vingtaine d’années au Nigeria. Si nous sommes bien en 2066 et si les technologies semblent avoir pris le pas comparativement à notre époque, misère et insécurité semblent néanmoins toujours de mise dans ce pays d’Afrique noire. Tade Thompson distille en ce sens et à de rares occasions un regard sur la singularité politique du continent noir. Et son protagoniste de s’exprimer : « Je dois traverser des résidus de la conscience commune de notre nation. Le sang et la sueur des esclaves représentent une sorte de soupe, composée par leur angoisse à l’idée d’être arrachés à leur terre natale, par la culpabilité des esclavagistes, la douleur prolongée de la colonisation, les émeutes, les manigances de la CIA, la guerre civile, le génocide des Igbos, les massacres tribaux, le terrorisme, le meurtre des innocents, les coups d’États sanglants, la cupidité galopante, le pétrole — le sang noir du pays —, les viols, l’exode des classes les plus instruites… » Les scories sont toujours de rigueur, comme en témoignent la condamnation de l’homosexualité ou le supplice du pneu pour les voleurs. Le lecteur sera en revanche séduit par les nombreux problèmes posés concernant la question du vivant. Le problème du vivant donne à la question de l’interprétation toute son ampleur. Les êtres vivants se définissent par la possession d’un certain degré minimal d’organisation et, dans le maintien de cette organisation, par un renouvellement permanent lié à des phénomènes de nutrition, d’assimilation et de reproduction. Le vivant est donc un système organisé qui se reproduit. En outre, chacune des organisations spécifiques qu’ils constituent, chaque espèce, s’inscrit dans une évolution, une série de transformations, de différentiations et de complexifications depuis l’apparition de la vie. La biologie moderne parle beaucoup plus volontiers du vivant que de la vie, dans la mesure où il invite tout particulièrement à examiner la multiplicité des êtres qui vivent, dans leur étonnante profusion. Et en cela, la trilogie Rosewater ne manque pas d’interroger ce vivant. Comment donc la biologie pourrait-elle rendre compte de la genèse, de l’élaboration de l’organisation elle-même ? Le problème soulevé par Thompson du vivant donne à la question de l’interprétation toute son ampleur. Comment en effet interpréter et questionner le vivant pour atteindre la vie ? D’un côté le vivant se caractérise comme système complexe, comme organisation, comme matière organisée. Mais la vie peut-elle être simplement pensée comme réductible à une certaine organisation d’une matière ? On se réfèrera sur ces questions au classique de Jacques Monod, Le Hasard et la Nécessité et à cette traditionnelle confrontation entre les écoles mécanistes et vitalistes. Le lecteur avisé ne manquera pas non plus les travaux du très médiatique Peter Wohlleben pour ses titres Le Réseau secret de la nature ou encore le Livre secret des arbres. Ou encore, pour répondre au mieux à l’angle d’attaque fongique de notre trilogie, La Vie secrète des champignons de Robert Hofrichter. Au terme de cette surprenante et bien envoûtante trilogie, on gardera un récit fort captivant, une thématique bien exploitée et des personnages bien ciselés. Pour les griefs, on citera quelques maladresses formelles et une prise de position toute régionale, laquelle occulte des pans entiers du reste du monde, également confrontés aux mêmes problèmes soulevés par cette matrice colonisatrice venue de l’espace. Pour une fois que le pays de l’oncle Sam n’est pas au centre de toutes les invasions E.T., il serait fort courtois de savoir apprécier un tel particularisme me diriez-vous… Dont acte. Mais quand bien même… On reprochera une taille de police quelque peu serrée au passage, petite faiblesse largement compensée par des illustrations de couvertures de toute beauté, reprises des travaux du biologiste et philosophe Ernst Haeckel. « Décrite par une presse enthousiaste comme le Neuromancien du XXIe siècle », au dire de quatrième de couverture, la trilogie Rosewater en reprend certaines de ses fondamentaux sans toutefois parvenir à se hisser au niveau de la production gibsonienne. En cause peut-être une pléthore de protagonistes que l’on a parfois du mal à resituer les uns par rapport aux autres. N’en demeure pas moins une trilogie aux enjeux conceptuels intrigants, servie qui plus est par une intrigue fort bien ficelée.

Vidéos

Capsule #19 — Rosewater : Insurrection de Tade Thompson. Rôliste TV.

Rosewater, une trilogie de Tade Thompson. Miroirs SF.

Sites internet