
Maurice G. Dantec
Le sulfureux et parfois controversé Maurice G. Dantec vient de tirer sa révérence à l’âge de 57 ans, décédé à Montréal le 25 juin 2016 d’une crise cardiaque. Ce talentueux romancier, mélange de Louis-Ferdinand Céline, d’Émile Michel Cioran et de Philip K. Dick, offrait à ces romans une vision baroque, noire, rock’n’roll avec ce parti-pris d’une écriture subversive qui flirta autant du côté de nos territoires (anticipation et science-fiction) que du roman noir ou du polar.
Né le 13 juin 1959 à Grenoble, au sein d’une famille bretonne et communiste, Maurice George Dantec rencontre au lycée Jean-Bernard Pouy, futur auteur et éditeur de romans noirs, lequel s’occupe à l’époque de la diffusion de quelques films atypiques pour le moins. Révélation pour notre futur auteur. Sa jeunesse fut versée par le rock où il joue des claviers dans différentes formations. Puis vient le monde du travail, où durant une décennie il s’essaye à la publicité sans réelle conviction. Puis arrive la littérature. Profitant d’une période de chômage, il met ce « temps libre » à profit en dévorant Faukner, Burroughs, Farmer ou encore Spinrad. Ce sont les éditions Gallimard dans la collection « Série noire » qui publient son premier roman La Sirène rouge, récompensé en 1994 par le Trophée 813 du meilleur roman. Suivront les incontournables titres que sont Les Racines du mal (Grand Prix de l’Imaginaire en 1996), Babylon Babies (1999) ou encore Le Théâtre des opérations (2000) ou Villa Vortex (2003). Maurice G. Dantec se veut le chantre d’un prophétisme cyberpunk, mélangeant mysticisme, sciences biologiques et nouvelles technologies de l’information et de la communication, de façon absconse parfois il est vrai. Son œuvre, laquelle comptabilise une dizaine de romans à la pagination des plus généreuses, s’approprie le thème des mutations génétiques et technologiques, par le truchement d’une lecture transversale qui mêle avec plus ou moins de bonheur les questionnements philosophiques, politiques, biologiques et religieux, mettant un point d’honneur à exacerber sa détestation de son temps, détestation que d’aucuns pourront toutefois juger névrotique.
Puisse la lecture ou la relecture de ses titres nous apporter la légitimité d’un questionnement non dénué d’anxiété sur une société occidentale moderne névrosée, mais délicieusement poisseuse pour un auteur dystopique, où les coins de ciel bleu se font rares pour un écrivain aussi éloigné du politiquement correct. Une lecture qui vous veut du bien…
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